IA Generative en 2026 : L’étude Similarweb révèle la nouvelle bataille de la visibilité
Selon Similarweb, la recherche classique cède du terrain à la réponse conversationnelle. Une mutation qui redistribue les cartes du SEO et impose une nouvelle discipline : le GEO. Décryptage, chiffres clés et contrepoints par David Eichholtzer, de l’Agence WAM.
La vitesse d’adoption du GEO est vertigineuse. L’IA générative s’impose déjà comme la nouvelle porte d’entrée du web. Il est donc essentiel de faire évoluer nos pratiques SEO. L’étude McKinsey le confirme : l’IA excelle dans les phases de découverte et de comparaison, ce qui en fait un réflexe quotidien pour de nombreux parcours. Selon cette même étude, 44 % des utilisateurs préfèrent désormais l’IA générative à la recherche classique. Ignorer cette tendance, c’est prendre le risque de disparaître des réponses qui comptent.
Un marché en hypercroissance, dominé par quelques géants
L’étude Generative AI Landscape 2025 publiée par Similarweb est sans appel : les plateformes d’IA générative connaissent une croissance vertigineuse. En un an, le trafic global a bondi de plus de 500 %, signe que ces outils ne sont plus des curiosités technologiques mais de réels points d’entrée dans les parcours utilisateurs.
Cette explosion profite en outre à une poignée d’acteurs dominants. Si l’on se concentre sur les assistants conversationnels, hors Google AI Overview (absent en France), ChatGPT s’impose en leader incontesté avec 45 % de part de marché, suivi par Claude (20 %) et Gemini (15 %). Derrière, Perplexity tire son épingle du jeu avec 10 %, tandis que les autres plateformes se partagent les miettes.

Cette polarisation impose aux marques une réflexion stratégique : où concentrer les efforts pour être visible ? Miser sur les leaders semble évident, mais la montée en puissance des challengers, comme Perplexity, peut offrir des opportunités moins saturées.
Ce qu’il faut retenir :
2026 sera vraisemblablement l’année où ChatGPT (800 millions d’utilisateurs) et Gemini 3 (650 millions + Google AI Overview / env. 2 milliards d’utilisateurs) vont s’imposer. Les autres acteurs se spécialiseront, notamment en BtoB, comme Claude ou Mistral. Pourquoi ? Parce que ChatGPT peut s’appuyer sur l’écosystème Microsoft, tandis que Gemini bénéficie de la puissance de Google. On peut même imaginer que Google prendra le dessus sur ChatGPT : un modèle économique très rentable, une omniprésence de l’IA sur ses plateformes (YouTube, Workspace, AI Overview…), des solutions Cloud, mais aussi une indépendance rare vis-à-vis des puces Nvidia.
Des usages qui se recomposent : la conversation prend le pouvoir
Similarweb ne se contente pas de mesurer les volumes : l’étude analyse les dynamiques d’usage. Certaines catégories explosent :
- LLMs généralistes : +130 %
- Générateurs de contenu : +90 %
- Outils de codage : +75 %
À l’inverse, des segments comme Legal AI s’effondrent (–73 %), tout comme l’EdTech traditionnelle (–24 %). Ce basculement illustre une tendance forte : les utilisateurs privilégient les solutions polyvalentes et conversationnelles, capables de répondre à des besoins multiples dans un même flux.

De la SERP à la réponse : la logique GEO
« La bataille ne se joue plus dans la SERP, mais dans la réponse générée », résume Similarweb. Cette phrase marque un tournant : le SEO classique, centré sur la position dans les résultats de recherche, ne suffit plus. Place au Generative Engine Optimization (GEO) : une discipline qui vise à optimiser la présence dans les corpus qui alimentent les IA et à garantir que la marque soit cité comme source fiable.
Concrètement, cela signifie que la visibilité ne se mesure plus en positions, mais en occurrences dans les réponses générées. Pour les marques, la question devient : « Suis-je une preuve crédible dans l’écosystème informationnel ? ».

Crédibilité : la nouvelle monnaie d’échange
Les IA privilégient les contenus jugés fiables et éditorialement solides. Les Relations Presse et le contenu « earned » deviennent des leviers décisifs pour inscrire la marque dans la mémoire des modèles. Dans les secteurs sensibles (santé, finance, environnement), un article média pèse bien plus qu’une page corporate. Ignorer cette logique, c’est laisser l’IA choisir vos concurrents comme référence.
Nuances : ce que montrent les usages Copilot
Les données Microsoft (Copilot Insights, déc. 2025) confirment la tendance, mais ajoutent des nuances intéressantes. Copilot, intégré à Windows et aux suites bureautiques, connaît une adoption fulgurante :
- +91 % de sessions hebdomadaires depuis janvier.
- Les fonctionnalités avancées (Deep Research, Voice) dopent l’engagement : sessions multi-thématiques +60 % plus longues et +74 % de clics.
- Le voice génère 2× plus de messages par utilisateur que le texte.


Ces signaux confirment que la conversation devient le nouveau terrain de jeu. Pour les marques, cela implique :
- Penser multi-intentions (shopping le week-end, édition en semaine).
- Préparer des réponses parlées et des preuves faciles à citer.
Ce qu’il faut ajouter :
Google conserve un rôle de passeur : une fois le choix identifié via l’IA, la décision et la génération de leads se font encore majoritairement sur Google plutôt que dans les assistants IA. Autrement dit, l’IA influence la découverte, mais le moteur reste central pour la conversion.
Publicité : quand la réponse devient un média
Autre enseignement : les Ads in Copilot affichent des performances spectaculaires :
- CTR +101 % en moyenne vs recherche traditionnelle.
- Shopping Ads : +305 %.
- Quick Back Rate (taux de rétroaction) en chute (–32 % à –58 %), signe d’une meilleure adéquation entre intention et offre.


Pour conclure
« L’IA ne tue pas le search, elle le complète. Mais elle change la hiérarchie des preuves. » — Frédéric Cavazza
- La bataille se joue dans la réponse, pas dans la SERP.
- La crédibilité est la clé : earned > owned.
- Les usages dictent la stratégie : voix, multi-intentions, week-end shopping.
- Mesurez autrement : mentions IA, citations, conversions.
L’article “IA Generative en 2026 : L’étude Similarweb révèle la nouvelle bataille de la visibilité” a été publié sur le site Abondance.


